?thique - Philosophie - Esthétique
17230023 - Esthétique et Philosophie de l'art
| Niveau de dipl?me | |
|---|---|
| Volume horaire total | 24 |
| Volume horaire CM | 24 |
Responsables
Contenu
Master 1 - Semestre 2 - Année universitaire 2025-26
Cours commun Master 1 mention Philosophie et Master 1 mention Histoire de la philosophie
Enseignante : Audrey RIEBER
Programme du cours :
Le cours prend pour point de départ la fonction mémorielle de l’art, capable d’ériger des ?uvres durables qui sont l’expression de leur créateur, de leur commanditaire, du lieu et de l’époque de leur production. "Je l’ai achevé ce monument plus durable que le bronze, plus élevé que les pyramides des rois ; que rien ne saurait détruire : ni la pluie qui ronge, ni l’Aquilon furieux [le vent du Nord], ni la série des années sans nombre, ni la fuite des temps", s’exclame Horace au terme de ses Odes. Mais en raison des aléas du temps physique qui peu à peu détruit les ?uvres ou à cause du temps historique qui les censure, les mutile, les transforme ou les oublie, de ces monuments il ne reste souvent que des traces voire des ruines.
Après avoir réfléchi sur le rapport essentiel de l’art et de la mémoire (y compris par le biais des "arts de la mémoire"), le cours s’appesantira sur l’herméneutique des traces artistiques. S’il n’en reste que des traces, quel accès à l’art est-il possible ? On discutera par exemple le paradigme indiciaire que Carlo Ginzburg développe en opposition aux méthodes des "connaisseurs" qui identifient l’auteur d’un tableau à partir de détails (c’est le cas de Giovanni Morelli qui prétendait observer la forme des ongles ou des oreilles pour attribuer une ?uvre à un artiste).
Dans un dernier temps, on se demandera si, loin d’être contingent, le lien entre l’art et la trace ne serait pas plut?t essentiel. On mobilisera les ressources du mythe, de la philosophie, de l’archéologie préhistorique et des ?uvres d’art elles-mêmes pour penser cette possibilité.
On empruntera :
Cours commun Master 1 mention Philosophie et Master 1 mention Histoire de la philosophie
Enseignante : Audrey RIEBER
Programme du cours :
Le cours prend pour point de départ la fonction mémorielle de l’art, capable d’ériger des ?uvres durables qui sont l’expression de leur créateur, de leur commanditaire, du lieu et de l’époque de leur production. "Je l’ai achevé ce monument plus durable que le bronze, plus élevé que les pyramides des rois ; que rien ne saurait détruire : ni la pluie qui ronge, ni l’Aquilon furieux [le vent du Nord], ni la série des années sans nombre, ni la fuite des temps", s’exclame Horace au terme de ses Odes. Mais en raison des aléas du temps physique qui peu à peu détruit les ?uvres ou à cause du temps historique qui les censure, les mutile, les transforme ou les oublie, de ces monuments il ne reste souvent que des traces voire des ruines.
Après avoir réfléchi sur le rapport essentiel de l’art et de la mémoire (y compris par le biais des "arts de la mémoire"), le cours s’appesantira sur l’herméneutique des traces artistiques. S’il n’en reste que des traces, quel accès à l’art est-il possible ? On discutera par exemple le paradigme indiciaire que Carlo Ginzburg développe en opposition aux méthodes des "connaisseurs" qui identifient l’auteur d’un tableau à partir de détails (c’est le cas de Giovanni Morelli qui prétendait observer la forme des ongles ou des oreilles pour attribuer une ?uvre à un artiste).
Dans un dernier temps, on se demandera si, loin d’être contingent, le lien entre l’art et la trace ne serait pas plut?t essentiel. On mobilisera les ressources du mythe, de la philosophie, de l’archéologie préhistorique et des ?uvres d’art elles-mêmes pour penser cette possibilité.
On empruntera :
- au mythe (à la légende de Dibutade, qui aurait inventé le dessin en tra?ant l’ombre de son aimé) ;
- à la philosophie (en particulier la réflexion de Derrida sur la trace et l’archi-trace) ;
- l’archéologie préhistorique (les points, lignes et empreintes laissés par Neanderthal sont-ils des traces de culture ?) ;
- aux ?uvres d’art et aux propos d’artistes : de Paul Celan affirmant que le poème n’est pas un monument immortel, mais la respiration mortelle qui souffle à travers le poème, à l’ensemble de broderies cartographiques Traces par Tiffany Chung qui montre les modifications du sol dues à l’occupation néolithique.
Bibliographie
Des extraits seront fournis et travaillés en cours.
- BENJAMIN Walter, ? Sur quelques thèmes baudelairiens ?, in : Charles Baudelaire. Un poète lyrique à l’apogée du capitalisme, trad. Jean Lacoste et Rolf Tiedemann, Paris, Payot, 1982 (sur l’aura et la trace).
- DERRIDA Jacques, De la grammatologie [1968], Paris, ?ditions de Minuit, ? La brisure ?, p. 96-108.
- DILTHEY Wilhelm, ? La naissance de l’herméneutique ?, in : ?crits d’esthétique suivis de La Naissance de l’herméneutique, trad. D. Cohn et E. Lafon, Paris, ?ditions du Cerf, 1995.
- GINZBURG Carlo, ? Traces. Racines d’un paradigme indiciaire ?, Mythes, emblèmes, traces : morphologie et histoire, trad. Monique Aymard et al., Paris, Flammarion, p. 139-180.
- OTTE Marcel, Les Néandertaliens. L’?ge d’or de l’Europe, Paris, Odile Jacob, 2024.
- PANOFSKY Erwin, Essais d’iconologie. Les thèmes humanistes dans l’art de la Renaissance [1939], trad. C. Herbette et B. Teyssèdre, Paris, Gallimard, 1967, introduction.
- STOICHITA Victor, Brève histoire de l’ombre, Genève, Droz, 2000 (sur le mythe de Dibutade).
- WARBURG Aby, L’Atlas Mnémosyne, trad. Sacha Zilberfarb, Paris, L’?carquillé / INHA, 2012, introduction.
- YATES Frances, L’Art de la mémoire [1966], Paris, Gallimard, 1987.
Contr?les des connaissances
Contr?le continu (CC)
Crédits ECTS :
Crédits ECTS :
- Master 1 Philosophie : 4
- Master 1 Histoire de la philosophie : 3
Formations dont fait partie ce cours
Renseignements pratiques
Faculté de Philosophie
Adresse postale :
1C avenue des Frères Lumière
CS 78242
69372 Lyon Cedex 08
Courriel
Sur Internet
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Mise à jour : 11 décembre 2025
