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TAILLANDIER Denis
Les Nanotechnologies dans la science-fiction japonaise (1960-2010) : Du point de vue des études culturelles et des théories sur l’imaginaire.
Publié le 7 septembre 2015 – Mis à jour le 23 septembre 2015
Thèse en Etudes de l'Asie et ses Diasporas soutenue le 28 ao?t 2015.
L’objectif de cette thèse est de montrer que la science-fiction japonaise,
encore largement méconnue et très rarement traduite, offre un formidable terrain
d’investigation pour une réflexion sur les technosciences, et plus spécifiquement les
nanotechnologies. Elle repose sur l’idée que, contrairement aux travaux
scientifiques, les textes littéraires, dans leur diversité, permettent de révéler les
problèmes socio-culturels et représentationnels liés aux changements conceptuels et
aux innovations technologiques. Elle emprunte la méthodologie et le cadre
pluridisciplinaire des études culturelles, afin de souligner le fait que l’imaginaire
nanotechnologique s’est formé à partir d’un noeud complexe de récits aux frontières
extrêmement poreuses, qui s’articulent autour de plusieurs formes de discours
(scientifique, littéraire, philosophique, politique, artistique). Structurée
chronologiquement autour de trois grandes périodes, ce travail explore des oeuvres
de science-fiction japonaise dont tout ou partie de l’univers se fonde sur un novum
(une innovation science-fictionnelle) associé aux nanotechnologies. La première
partie, entre 1959 (le discours fondateur de Feynman) et l’année qui voit la création
du terme nanotechnologie par Taniguchi Norio谷口紀男 (1974), s’intéresse
cependant aux oeuvres qui préfigurent l’imaginaire nanotechnologique, dont elle
retrace la formation à partir d’un large faisceau de motifs antérieurs. La seconde
partie couvre les deux décennies de 1980 à l’an 2000 lorsqu’apparaissent, sous
l’influence décisive de Drexler (Engins de création, 1986), des novums
explicitement nanotechnologiques, avec les nanomachines comme motif central. La
troisième partie analyse finalement des oeuvres du début du XXIe siècle. Les idées de
Drexler ont largement pénétré l’imaginaire collectif, et les écrivains japonais de la
zero nen-dai ゼロ年代 esquissent des avenirs où les nanotechnologies permettent de
remodeler le monde à un tel niveau qu’elles ouvrent l’ère du post-humain.
The Representations of Nanotechnology in Japanese Science Fiction (1960-2010)
From the perspective of cultural studies and the theories of imagination
The present dissertation aims at showing that Japanese science fiction,
although it is still largely unknown and not much translated, provides a fertile
ground of investigation to reflect on the development of techno-sciences, and more
specifically of nanotechnology. Its premise rests upon the idea that, contrary to
scientific discourse, literary texts can reveal the socio-cultural and representational
issues raised by technological innovations. It borrows the conceptual and
methodological framework of cultural studies to underline the fact that the
nanotechnological imagination developed out of a complex network of narratives
that draw upon a vast array of interpenetrating discourses (from science, literature,
philosophy, politics, economics, to the arts). Chronologically structured around three
periods, it explores Japanese works of science fiction that are partly, if not entirely,
2 set on a novum (a science-fictional innovation) associated with nanotechnology.
However, the first part, running from 1959 (the year Feynman gave its founding
speech) to 1974, when Taniguchi Norio coined the term nanotechnology, focuses on
works prefiguring the nanotechnological imagination, tracing back its formation to
earlier motifs. The second part deals with the two decades of 1980s and 1990s, when
explicitly nanotechnological novums largely inspired by Drexler’s highly influential
Engines of Creation (1986) emerge. The third part finally analyses works from the
early 21st century. Drexler’s ideas have sunk deep into the collective imagination,
and the zero nen-dai ゼロ年代 Japanese writers depict futures where
nanotechnology has transformed the world to such an extent that it ushers humanity
into the post-human era.
Mots-clés : Mots-clefs : science fiction, Japan, nanotechnology, imaginaire, étudesencore largement méconnue et très rarement traduite, offre un formidable terrain
d’investigation pour une réflexion sur les technosciences, et plus spécifiquement les
nanotechnologies. Elle repose sur l’idée que, contrairement aux travaux
scientifiques, les textes littéraires, dans leur diversité, permettent de révéler les
problèmes socio-culturels et représentationnels liés aux changements conceptuels et
aux innovations technologiques. Elle emprunte la méthodologie et le cadre
pluridisciplinaire des études culturelles, afin de souligner le fait que l’imaginaire
nanotechnologique s’est formé à partir d’un noeud complexe de récits aux frontières
extrêmement poreuses, qui s’articulent autour de plusieurs formes de discours
(scientifique, littéraire, philosophique, politique, artistique). Structurée
chronologiquement autour de trois grandes périodes, ce travail explore des oeuvres
de science-fiction japonaise dont tout ou partie de l’univers se fonde sur un novum
(une innovation science-fictionnelle) associé aux nanotechnologies. La première
partie, entre 1959 (le discours fondateur de Feynman) et l’année qui voit la création
du terme nanotechnologie par Taniguchi Norio谷口紀男 (1974), s’intéresse
cependant aux oeuvres qui préfigurent l’imaginaire nanotechnologique, dont elle
retrace la formation à partir d’un large faisceau de motifs antérieurs. La seconde
partie couvre les deux décennies de 1980 à l’an 2000 lorsqu’apparaissent, sous
l’influence décisive de Drexler (Engins de création, 1986), des novums
explicitement nanotechnologiques, avec les nanomachines comme motif central. La
troisième partie analyse finalement des oeuvres du début du XXIe siècle. Les idées de
Drexler ont largement pénétré l’imaginaire collectif, et les écrivains japonais de la
zero nen-dai ゼロ年代 esquissent des avenirs où les nanotechnologies permettent de
remodeler le monde à un tel niveau qu’elles ouvrent l’ère du post-humain.
The Representations of Nanotechnology in Japanese Science Fiction (1960-2010)
From the perspective of cultural studies and the theories of imagination
The present dissertation aims at showing that Japanese science fiction,
although it is still largely unknown and not much translated, provides a fertile
ground of investigation to reflect on the development of techno-sciences, and more
specifically of nanotechnology. Its premise rests upon the idea that, contrary to
scientific discourse, literary texts can reveal the socio-cultural and representational
issues raised by technological innovations. It borrows the conceptual and
methodological framework of cultural studies to underline the fact that the
nanotechnological imagination developed out of a complex network of narratives
that draw upon a vast array of interpenetrating discourses (from science, literature,
philosophy, politics, economics, to the arts). Chronologically structured around three
periods, it explores Japanese works of science fiction that are partly, if not entirely,
2 set on a novum (a science-fictional innovation) associated with nanotechnology.
However, the first part, running from 1959 (the year Feynman gave its founding
speech) to 1974, when Taniguchi Norio coined the term nanotechnology, focuses on
works prefiguring the nanotechnological imagination, tracing back its formation to
earlier motifs. The second part deals with the two decades of 1980s and 1990s, when
explicitly nanotechnological novums largely inspired by Drexler’s highly influential
Engines of Creation (1986) emerge. The third part finally analyses works from the
early 21st century. Drexler’s ideas have sunk deep into the collective imagination,
and the zero nen-dai ゼロ年代 Japanese writers depict futures where
nanotechnology has transformed the world to such an extent that it ushers humanity
into the post-human era.
culturelles, littérature, représentations des sciences et des technologies.
Keywords : science-fiction, Japon, nanotechnologies, imagination, cultural studies, literature, representations of science and technology.
Directeur de thèse : Jean-Pierre GIRAUD
Membres du jury :
Thomas LAMARRE, Pré-rapporteur, Professeur des universités, Université Mc Gill
Philippe WALTER, Pré-rapporteur, Professeur émérite, Université Grenoble III
Christian GALAN, Professeur des universités, Université Jean Jaurès Toulouse II
Jér?me GOFFETTE, Ma?tre de conférences HDR, Université Lyon I
Susamu NIIJIMA, Ma?tre de conférences, Université Kei?
Jean-Pierre GIRAUD, Directeur de thèse, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3
Président du jury : Philippe WALTER
Mention : Très honorable avec les félicitations
Equipe d'accueil : IETT
Documentation
Mise à jour : 23 septembre 2015