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T?CHER Julien
Faites par la pensée ce que nature fait quelquefois : les usages de l’expérience de pensée au XVIIIe siècle
Publié le 18 février 2019 – Mis à jour le 27 novembre 2019
Thèse en Philosophie, soutenue le 23 novembre 2018.
Ce travail interroge la valeur du syntagme ? expérience de pensée ? rapporté aux textes de philosophie et d’histoire naturelle du dix-huitième siècle. La prégnance de ce syntagme, tant dans la littérature critique que dans son usage oral spontané ne doit pas occulter sa quasi-absence littérale au XVIIIe siècle, qui lui préfère d’autres noms : l’? investigation ? rousseauiste, le ? problème ? de Molyneux ou les ? expériences philosophiques ? de Mérian.
C’est donc le besoin de trouver le lien manquant entre cette quasi-absence littérale et cette volonté commune de caractériser conceptuellement certains procédés dix-huitiémistes en ? expériences de pensées ? qui motive notre recherche. ? travers un corpus étendu mais représentatif (Lamy, Locke, Fontenelle, Condillac, Buffon, Rousseau, Diderot, Mérian, Fortis) nous analysons les procédés qui légitiment ou non le recours à l’expérience de pensée, en spécifiant les textes par une typologie nouvelle, fondée sur le rapport aux concepts de nature et de possibilité.
? partir d’une étude générale du concept d’expérience de pensée, nous analysons son emploi à la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles, par le renouveau des arts de bien penser et parler, puis à travers son importance dans les discussions scientifiques et philosophiques. Nous procédons à l’application typologique de ce qu’il nous semble nécessaire de nommer des espèces de l’expérience de pensée (imaginaire, hypothétique ou conjecturale, projective et extravagante) afin de mettre en évidence les ressorts connus du procédé, à savoir son scénario, sa vocation cognitive et son usage de l’imagination, tout en proposant d’autres données conceptuelles du travail d’écriture et de lecture de l’expérience de pensée : la place conférée à la fiction, l’usage des personnages et la fonction d’un lecteur capable d’expérimenter en pensée de manière rigoureuse et ludique.
This work questions the value of the phrase “thought experiment” related to the texts of philosophy and natural history of the eighteenth century. The importance of this phrase, both in critical literature and in its spontaneous oral use, should not overshadow its literal quasi-absence in the eighteenth century, which prefers other names: Rousseau’s “investigation”, the “problem” of Molyneux or the “philosophical experiments” of Merian.C’est donc le besoin de trouver le lien manquant entre cette quasi-absence littérale et cette volonté commune de caractériser conceptuellement certains procédés dix-huitiémistes en ? expériences de pensées ? qui motive notre recherche. ? travers un corpus étendu mais représentatif (Lamy, Locke, Fontenelle, Condillac, Buffon, Rousseau, Diderot, Mérian, Fortis) nous analysons les procédés qui légitiment ou non le recours à l’expérience de pensée, en spécifiant les textes par une typologie nouvelle, fondée sur le rapport aux concepts de nature et de possibilité.
? partir d’une étude générale du concept d’expérience de pensée, nous analysons son emploi à la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles, par le renouveau des arts de bien penser et parler, puis à travers son importance dans les discussions scientifiques et philosophiques. Nous procédons à l’application typologique de ce qu’il nous semble nécessaire de nommer des espèces de l’expérience de pensée (imaginaire, hypothétique ou conjecturale, projective et extravagante) afin de mettre en évidence les ressorts connus du procédé, à savoir son scénario, sa vocation cognitive et son usage de l’imagination, tout en proposant d’autres données conceptuelles du travail d’écriture et de lecture de l’expérience de pensée : la place conférée à la fiction, l’usage des personnages et la fonction d’un lecteur capable d’expérimenter en pensée de manière rigoureuse et ludique.
It is thus the need to find the missing link between this quasi-literal absence and this common desire to characterize conceptually certain eighteenth-century processes in “thought experiments” that motivates our research. Through an extensive but representative corpus (Lamy, Locke, Fontenelle, Condillac, Buffon, Rousseau, Diderot, Mérian, Fortis) we analyze the processes that legitimize or not the use of thought experiment, by specifying the texts by a new typology, based on the relationship to the concepts of nature and possibility.
Based on a general study of the concept of thought experience, we analyze its use at the turn of the 17th and 18th centuries, through the renewal of the arts of thinking and speaking well, and then through its importance in scientific and philosophical discussions. We proceed to the typological application of what it seems necessary to name species of the thought experiment (imaginary, hypothetical or conjectural, projective and extravagant) in order to highlight the known springs of the process, namely its scenario, its cognitive vocation and its use of the imagination, while proposing other conceptual data of the work of writing and reading the thought experiment: the place conferred on fiction, the use of characters and the function of a reader able to experiment in thought in a rigorous and playful way.
Mots-clés : expérience de pensée, hypothèse, conjecture, nature, vie, fiction, science, Fontenelle, Buffon, Rousseau, Diderot, Mérian.
Keywords : thought experiment, hypothesis, conjecture, nature, life, fiction, science, Fontenelle, Buffon, Rousseau, Diderot, Mérian.
Directeur (trice) de thèse : Thierry HOQUET
Membres du jury :
M. Thierry HOQUET, directeur de thèse, Professeur des universités, Université Paris Nanterre,
Mme Sarah CARVALLO, Professeure des universités, rapporteur, Université de Franche-Comté, Besan?on,
M. Christophe MARTIN, Professeur des universités, rapporteur, Université Paris-Sorbonne
Mme Sophie ROUX, Professeure des universités, Ecole Normale Supérieure, Paris
M. Martin RUEFF, Professeur ordinaire, Université de Genève,
M. Stéphanie RUPHY, Professeure des universités, Université Jean Moulin Lyon 3.
Président du jury : Stéphanie RUPHY
Documentation
Mise à jour : 27 novembre 2019